Deux injections sur trois aboutissent à la disparition complète de la varicosité traitée, selon les données les plus récentes. En France, la prise en charge dépend du type de veine concerné, même lorsque le geste est le même.
Certains patients présentent des contre-indications strictes, alors que d’autres bénéficient d’un protocole adapté à leur profil. Les effets indésirables restent rares, mais une surveillance post-acte s’impose systématiquement.
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Scléroser les jambes : de quoi parle-t-on exactement ?
La sclérothérapie est aujourd’hui l’une des références pour venir à bout des varices et varicosités qui marquent les jambes. Concrètement, il s’agit d’injecter un sclérosant, liquide ou mousse, directement dans la veine malade. Ce produit déclenche une réaction ciblée : la paroi veineuse s’enflamme, la veine se bouche, puis se résorbe progressivement, jusqu’à disparaître du paysage vasculaire.
Cette méthode concerne différents types de vaisseaux sanguins. Voici lesquels :
- les télangiectasies, ces fines veinules rouges ou bleutées à fleur de peau, fréquemment appelées varicosités ;
- les veines réticulaires, de taille intermédiaire, juste sous la peau ;
- les grandes veines saphènes, véritables axes superficiels, parfois distendus et sinueux.
Pour chaque situation, le médecin choisit la technique la plus pertinente selon la localisation, le flux et le calibre du vaisseau. Un bilan précis, souvent complété par un écho-doppler, permet de cartographier le réseau veineux avant d’agir.
Plusieurs agents sclérosants sont utilisés en France, principalement le tétradécyl sulfate de sodium (Aetoxisclerol, Fibrovein). Selon les cas, il se présente sous forme liquide ou en mousse. La mousse, préparée en mélangeant le produit à de l’air, épouse parfaitement les contours des veines sinueuses et offre une efficacité supérieure sur les vaisseaux de plus gros calibre.
La sclérothérapie va bien au-delà d’un souci esthétique. Elle s’inscrit dans la lutte contre la maladie veineuse chronique. L’objectif : réduire les symptômes gênants (douleurs, lourdeurs, gonflements), prévenir l’évolution vers des complications circulatoires et améliorer la qualité de vie.
À qui s’adresse la sclérothérapie et dans quels cas la recommander ?
La sclérothérapie s’adresse en priorité aux personnes confrontées à des varices ou varicosités sur les jambes. Ces dilatations veineuses, parfois douloureuses, toujours inesthétiques, peuvent devenir un vrai fardeau au quotidien. Selon la société française de médecine vasculaire, ce traitement s’intègre dans la stratégie globale de la maladie veineuse chronique, qu’il s’agisse de simples varicosités ou de veines plus volumineuses révélant une insuffisance veineuse superficielle.
Le choix de la sclérothérapie repose sur un examen clinique minutieux, souvent complété par un écho-doppler. Hommes ou femmes, jeunes ou moins jeunes : tout le monde est concerné, à condition d’avoir un état de santé compatible avec la procédure. Les veines saphènes, réticulaires ou télangiectasies peuvent être traitées, à la condition que la veine ne soit ni trop dilatée, ni trop tortueuse.
Voici dans quelles situations la sclérothérapie trouve toute sa place :
- prise en charge de varices symptomatiques responsables de douleurs, lourdeurs ou crampes nocturnes ;
- traitement des varicosités jugées gênantes sur le plan esthétique ;
- prévention de complications veineuses chez les patients présentant des facteurs de risque (ulcères, thromboses).
Certains profils ne peuvent toutefois pas en bénéficier : femmes enceintes, personnes ayant déjà eu une thrombose veineuse profonde, allergies connues aux produits sclérosants. Une consultation spécialisée permet d’évaluer précisément la compatibilité du traitement avec chaque situation et d’adapter la stratégie au cas par cas.
Déroulement d’une séance : ce que vous pouvez attendre concrètement
Avant la moindre injection, le médecin vasculaire procède à un examen approfondi. Si besoin, un écho-doppler vient compléter le diagnostic pour déterminer avec exactitude les veines à cibler, qu’il s’agisse de varices, varicosités ou autres vaisseaux indésirables.
La séance se déroule en cabinet, sans anesthésie. Le patient s’installe allongé, jambes découvertes. Après désinfection, le praticien introduit le produit sclérosant, sous forme liquide ou en mousse, à l’aide d’une aiguille très fine dans la veine à traiter. Pour les veines les plus larges ou profondes, la guidance échographique (on parle alors d’échosclérothérapie) garantit une précision accrue.
Un léger picotement ou une sensation de brûlure peuvent se faire sentir pendant l’injection, mais cette gêne disparaît rapidement. Le nombre de piqûres dépend de l’étendue et du calibre des veines à traiter. À l’issue de la séance, une compression médicale immédiate est appliquée, généralement avec des bas de contention, afin d’optimiser l’effet du traitement et de limiter les effets secondaires.
Le patient peut se remettre à marcher sans tarder, reprendre ses activités habituelles dès la sortie du cabinet, sous réserve de respecter les consignes relatives à la contention. Une séance dure entre 15 et 30 minutes, selon l’étendue du réseau veineux à traiter. Selon la situation, plusieurs séances espacées de quelques semaines peuvent être nécessaires pour obtenir le résultat souhaité.
Avantages, risques et précautions : ce qu’il faut vraiment savoir avant de se lancer
La sclérothérapie attire pour plusieurs raisons. Elle permet de s’attaquer précisément aux varices et varicosités sans intervention lourde, sans anesthésie générale ni séjour à l’hôpital. La mousse sclérosante, en particulier, cible efficacement les veines réticulaires et les réseaux de plus gros calibre avec des taux de réussite élevés, entre 80 et 90 % après plusieurs séances, selon les recommandations de la société française de médecine vasculaire. Autre atout : la possibilité de reprendre sa vie active, professionnelle ou sportive, presque aussitôt après la séance.
Mais il faut aussi tenir compte des risques. Les effets secondaires les plus courants sont bénins : ecchymoses, sensations de brûlure ou de picotement, démangeaisons localisées. Parfois, une hyperpigmentation de la peau peut persister plusieurs mois. Parmi les complications plus sérieuses, une thrombose veineuse superficielle peut survenir et justifier une surveillance rapprochée.
Dans certaines circonstances, la vigilance est de mise : antécédents de thrombose veineuse profonde, présence d’un foramen ovale perméable ou troubles de la coagulation nécessitent un avis spécialisé et un protocole adapté. La récidive n’est pas exclue, surtout chez les personnes souffrant d’une maladie veineuse chronique.
En définitive, la sclérothérapie se présente comme une option de choix pour celles et ceux qui veulent tourner la page des varices. Un geste précis, une récupération éclair, mais aussi un suivi attentif : tout l’art de conjuguer efficacité et prudence. Reste à chaque patient d’écrire la suite de son parcours, jambes légères ou surveillance renouvelée.

