Émissions de CO2 en 2025 : prévisions mondiales et tendances à surveiller

Analyste climat urbain sur le toit d'un bâtiment moderne

Un chiffre sec frappe les esprits : selon le dernier décompte, le marché du carbone a déjà connu plus de quarante variations majeures depuis janvier 2024. Derrière ces soubresauts, l’Agence internationale de l’énergie note une évolution inattendue : la croissance économique mondiale ne provoque plus, systématiquement, une flambée parallèle des émissions de CO2. Pourtant, derrière cette éclaircie, certains secteurs stratégiques voient leurs rejets stagner, voire repartir à la hausse. Le contraste est saisissant.

Des politiques climatiques plus rigoureuses se heurtent à la pression constante de la demande énergétique et à des tensions géopolitiques persistantes. Résultat : les prévisions mondiales pour 2025 deviennent un terrain miné d’incertitudes. L’adoption des technologies bas carbone, elle, reste très variable selon les régions et les domaines d’activité. Certains territoires avancent à grands pas, d’autres traînent encore des pieds.

Où en sont les émissions mondiales de CO2 à l’aube de 2025 ?

Le point sur les émissions de CO2 en 2025 fait apparaître une toile de fond complexe, où se mêlent records battus et signaux contradictoires. Selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie, la production mondiale de gaz à effet de serre poursuit sa progression. Une demande énergétique soutenue, conjuguée à des années exceptionnellement chaudes, alimente cette hausse. Les chiffres, relevés sur plusieurs continents, montrent que le secteur énergétique, notamment en Asie, continue d’alimenter la dynamique, la consommation de charbon y demeurant très élevée.

En Europe, la trajectoire commence à s’inverser. France et Allemagne, pour la troisième année de suite, affichent une réduction des émissions de gaz, grâce au développement des énergies renouvelables et à un hiver plus doux. Du côté de la Chine, premier émetteur mondial, la cadence ralentit, portée par la montée en puissance du solaire et de l’éolien, mais la transition reste inégale d’une province à l’autre.

Pays ou région Tendance 2024-2025
Chine Stabilisation, légère hausse
Europe Baisse continue
États-Unis Légère augmentation

Rien n’est joué : les prévisions mondiales laissent entrevoir un niveau d’émissions record si la production d’électricité issue des combustibles fossiles ne recule pas plus nettement. Garder un œil attentif sur les secteurs à forte intensité carbone, comme l’industrie lourde et les transports, devient incontournable pour inverser la tendance. Les années à venir pèseront lourd dans la capacité à contenir l’augmentation des gaz à effet de serre et à tenir les engagements pris lors de la COP de Paris.

Le marché du carbone : état actuel et évolutions attendues

Le marché du carbone s’est imposé comme un thermomètre de la transition énergétique. En Europe, le système d’échange de quotas d’émission a pris de l’ampleur. Le prix du carbone oscille aujourd’hui entre 70 et 80 euros la tonne, après des fluctuations marquées par la volatilité des prix du gaz et les tensions qui agitent le secteur énergétique.

Les industriels, confrontés à des objectifs de réduction stricts, surveillent chaque variation de la hausse du prix des quotas. Ce contexte, alimenté par la perspective d’un resserrement progressif des allocations, pousse les entreprises à investir dans des alternatives moins émettrices. La demande en crédits carbone certifiés grimpe en flèche, dynamisée par des obligations réglementaires renforcées et la pression grandissante des investisseurs sur la performance environnementale.

Deux segments structurent le marché :

  • Le marché primaire, qui concerne la distribution initiale des quotas et dont les prix dépendent des orientations réglementaires à venir.
  • Le marché secondaire, où les entreprises échangent entre elles et où la volatilité s’accentue à chaque annonce politique ou ajustement de la réglementation.

L’Europe reste en tête, mais l’Asie accélère son déploiement de systèmes similaires. La Chine, désormais deuxième marché en volume, étend progressivement son dispositif à de nouveaux secteurs industriels. Les contrats à terme sur le carbone gagnent du terrain, offrant une protection contre la hausse des prix. Les experts prévoient une évolution du prix du carbone à la hausse, sous l’effet d’une politique climatique de plus en plus ambitieuse et d’une raréfaction programmée des quotas disponibles.

Quels facteurs influencent les prévisions d’émissions pour l’année à venir ?

La courbe des émissions de CO2 en 2025 dépend d’un faisceau de variables qui s’entrecroisent plus que jamais. L’incertitude géopolitique, les mutations énergétiques et l’évolution du mix de production composent un décor en perpétuelle recomposition. Le premier semestre livre déjà des signaux parfois opposés. Les spécialistes scrutent la montée en puissance de la production d’électricité issue des énergies renouvelables : la progression est là, mais les rythmes diffèrent radicalement selon les continents. Le solaire photovoltaïque, notamment, poursuit son envol en Europe et en Asie, ce qui freine partiellement la dépendance aux combustibles fossiles.

Les tensions sur le marché du gaz, aggravées par la guerre en Ukraine, bousculent la donne. Pour certains pays, la hausse du prix du gaz rouvre la porte au charbon, source d’émissions massive. L’activité des grands producteurs d’énergie, du Venezuela à la Russie, reste observée de près : le moindre soubresaut peut peser sur la disponibilité mondiale des hydrocarbures.

Parmi les variables clés, on retrouve :

  • Utilisation des combustibles fossiles : selon l’offre mondiale et les mesures nationales, ce paramètre peut faire bondir ou reculer les émissions.
  • Capacité installée en renouvelables : moteur central de la transformation du mix énergétique, déterminant la baisse sectorielle des émissions.
  • Contexte géopolitique : Ukraine, Venezuela, tensions sur le commerce international, autant de facteurs pouvant faire dévier la trajectoire fixée par les États et les entreprises.

Les données du premier trimestre 2025, déjà décortiquées par les experts, orienteront les scénarios de prévisions mondiales. Un simple écart dans la demande industrielle ou résidentielle, combiné à la volatilité persistante des prix de l’énergie, suffit à accentuer ou à tempérer la hausse des émissions. À chaque nouveau rapport, la tendance se précise : 2025 s’annonce comme une année charnière dans la bataille contre les gaz à effet de serre.

Jeune scientifique ajustant un capteur dans la nature urbaine

Urgence climatique : quelles tendances surveiller et pourquoi agir dès maintenant ?

Les années chaudes enregistrées s’enchaînent, accentuant la pression sur ceux qui décident des trajectoires à suivre. Le budget carbone mondial s’amenuise de jour en jour, et chaque tonne de CO2 rejetée rapproche la planète du seuil critique des 1,5 °C de réchauffement. Les derniers bilans sont sans appel : la réduction des émissions de gaz à effet de serre reste trop lente pour inverser la courbe. Malgré la progression des énergies renouvelables et les promesses de la COP de Paris, les émissions mondiales stagnent, voire repartent à la hausse.

Trois tendances majeures se détachent :

  • Le bilan carbone des pays développés, dont la France, progresse sur le papier, mais pas assez vite pour répondre à l’urgence climatique.
  • L’empreinte énergétique des économies émergentes continue de croître, portée par une industrialisation rapide et une demande d’électricité soutenue.
  • La consommation de combustibles fossiles reste élevée à l’échelle mondiale, freinant toute baisse significative des émissions globales.

Les scientifiques rappellent que l’Accord de Paris vise à maintenir la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2 °C. Atteindre cet objectif exige que chaque secteur réduise son empreinte écologique et privilégie les solutions sobres en carbone. L’attention doit se focaliser sur le secteur énergétique, premier responsable des émissions, mais aussi sur les transports et l’industrie, où des marges de progrès existent encore.

L’horloge tourne : selon les scénarios actuels, franchir la barre des 2 °C pourrait devenir inévitable sans une accélération sérieuse des efforts. Les prochaines années serviront de révélateur à la capacité collective à contenir l’urgence climatique et à préserver l’équilibre de la planète. Le compte à rebours ne fait que commencer.